Césarienne

En France, le taux de césarienne est d’environ de 20% (césariennes d’urgence et programmées confondues) et fluctue en fonction des structures hospitalières. Les données concernant le taux de césarienne dans les maternités peuvent être consultées sur internet.

Césarienne en urgence

Pendant le travail, une césarienne peut être pratiquée dans certains cas précis :

  • anomalies du rythme cardiaque fœtal (cela ne signifie pas que votre bébé a un problème cardiaque mais simplement qu’il n’apprécie pas le travail et les contractions)
  • une stagnation de la dilatation (c’est-à-dire que le col ne se dilate pas et que le travail n’avance pas)
  • non engagement du bébé à dilatation complète (généralement, cela signifie que le bébé est trop “gros” par rapport au bassin de la patiente)

En obstétrique, il existe différents degrés d’urgence qui dépendent principalement du bien être fœtal évalué à l’aide de l’enregistrement du coeur de bébé par monitoring.

Le déroulement d’une césarienne en urgence est quasiment le même que celui d’une césarienne programmée à la différence que la présence de l’accompagnant n’est pas toujours possible. La présence de l’accompagnant dépend des établissements de santé, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre maternité.

Césarienne programmée

Une césarienne peut être programmée dans certaines situations telles que l’utérus cicatriciel, un bébé en siège, une grossesse gémellaire, un placenta bas inséré…

L’indication de césarienne est discutable dans certaines situations et l’évaluation de cette indication se fait au cas par cas. Néanmoins, il existe des recommandations relativement claires, et mieux vaut éviter les césariennes non justifiées.

On ne demande par exemple pas une césarienne par peur que bébé ne passe pas, sauf si l’estimation de poids foetal est supérieure à 4500 grammes. De même, il n’est pas recommandé de réaliser une radio du bassin chez une primipare avec un bébé qui se présente par la tête. C’est l’épreuve du travail qui permet de savoir si le bébé est trop gros pour le bassin ou pas. S’il y a ce que l’on appelle une disproportion foeto-pelvienne (entre le bébé et le bassin), le travail stagne à un moment donné ou la tête ne s’engage jamais dans le bassin. Certes, il peut être frustrant d’être entrée en travail pour que l’histoire s’achève par une césarienne. Mais c’est toujours mieux que de prévoir une césarienne d’office alors que bébé aurait pu naître par voie basse.

Dans certaines structures hospitalières, la présence de l’accompagnant au bloc est envisageable pour les césariennes programmées.

La césarienne programmée est généralement organisée après 39SA. On attend ce terme afin de diminuer le risque de détresse respiratoire transitoire du nouveau-né. Il est légèrement augmenté lors d’une césarienne à 37-38SA versus un accouchement voie basse. Ces détresses respiratoires ne laissent pas de séquelles et sont dues à une adaptation respiratoire et circulatoire un peu plus difficile par retard de résorption du liquide pulmonaire. Elles nécessitent une surveillance rapprochée du nouveau-né. Il est donc préférable d’attendre 39SA lorsque les circonstances le permettent.

Admission pour une césarienne programmée

La césarienne programmée est décidée soit dès le début de la grossesse, soit dans les semaines précédant l’accouchement selon le contexte. La patiente est généralement hospitalisée la veille, voire le jour même dans certains établissements. Il faut ôter tous les bijoux, éviter d’avoir du vernis sur les mains, et éviter de porter des lentilles de contact le jour de l’intervention. Une prise de sang est généralement réalisée, et la sage-femme s’assure que vous êtes bien rasée au niveau du bas ventre. Le jour de la césarienne, vous devez être à jeun, il ne faut avoir ni bu ni mangé, ni fumé dans les heures précédant l’intervention. Une tenue de bloc vous est remise et on vous demande généralement de prendre une douche avec un antiseptique la veille de l’intervention et le jour J.

Dans certains cas, la césarienne peut être annulée au dernier moment. Par exemple, si une césarienne avait été planifiée pour un bébé en siège et que le bébé s’est retourné le jour de l’hospitalisation, on peut annuler l’intervention et vous renvoyer chez vous. Inversement, si vous perdez les eaux ou que vous vous mettez en travail avant la date de césarienne, la césarienne peut être avancée et réalisée en urgence. Ces cas de figure sont cependant relativement peu fréquents.

Déroulement de la césarienne programmée

La patiente est installée au bloc opératoire sur un table un peu étroite . L’anesthésiste procède généralement à une rachi anesthésie, c’est-à-dire une piqûre dans le dos permettant l’anesthésie. La patiente est donc réveillée et seule la partie basse de son corps est endormie. Dans certaines situations plus rares, si la patiente n’est pas soulagée, l’anesthésiste réalise une anesthésie générale en cours de césarienne. La patiente est alors endormie.

Les personnes présentes lors de l’intervention sont :

  • l’anesthésiste ou l’infirmier anesthésiste qui reste auprès de la tête de la dame, surveille les paramètres vitaux et s’assure que la patiente va bien
  • le gynécologue et l’aide opératoire réalisent l’intervention.
  • la panseuse de bloc sert le matériel
  • la sage-femme récupère le bébé.

Tout le monde est habillé en vêtements stériles avec des masques, cela peut être un peu impressionnant !

Une sonde urinaire est introduite après la pose de la rachi anesthésie afin de s’assurer que votre vessie est vide et d’éviter de la toucher avec le scalpel. Après la désinfection de votre ventre, un champ est dressé entre votre tête et votre ventre afin que vous ne voyez pas l’intervention. Une fois l’anesthésie en place, l’obstétricien réalise une incision  de l’abdomen au-dessus du pubis afin d’accéder à l’utérus. Vous pouvez entendre le bruit du liquide ou encore du bistouri électrique, pas de panique ! Egalement, vous pouvez sentir une odeur de cochon grillé. Pas d’inquiétude, ce n’est pas un barbecue mais simplement l’action du bistouri électrique qui coagule votre tissus afin d’éviter des saignements importants.

Vous pouvez sentir que l’on appuie sur votre ventre (ne pas confondre sensation et douleur), mais vous n’avez pas mal. Une fois le bébé né, la sage-femme vous le présente et vous pouvez lui faire quelques bisous s’il s’adapte correctement à la vie extra utérine. Si le bébé nécessite une prise en charge urgente, la sage-femme l’emmène directement pour réaliser les soins. Votre accompagnant assiste donc à la naissance s’il est présent au bloc opératoire, et sort du bloc avec la sage-femme pour accompagner bébé. Si l’accompagnant n’a pas pu entrer, il attend devant le bloc et peut suivre bébé dès la sortie du bloc. La température au bloc opératoire étant aux alentours de 14°C, le risque d’hypothermie pour le nouveau-né est important s’il reste tout le temps de l’intervention au bloc. Les premiers soins seront donc effectués sur une table chauffante en présence de l’accompagnant.

Le gynécologue récupère ensuite le placenta dans l’utérus et referme l’utérus. La durée de la césarienne est d’en moyenne 30 à 45 minutes et varie en fonction de l’opérateur et de certaines complications obstétricales et chirurgicales pouvant survenir (notamment le risque hémorragique). L’incision est généralement de 10 minutes, et c’est la suture qui prend le plus de temps.

La césarienne est suivie d’une surveillance de deux heures minimum en salle de surveillance post opératoire afin de s’assurer de la bonne récupération suite à l’anesthésie et de surveiller le risque hémorragique.

Dans le cas où l’enfant s’adapte bien à la vie extra-utérine et en attente de la fin de l’intervention, il pourra être proposé à l’accompagnant d’effectuer un premier peau à peau avec le nouveau-né.

Une fois l’intervention terminée, si la patiente le souhaite, une première mise au sein peut être réalisée dès la salle de surveillance post opératoire.

Que penser de la césarienne de convenance ?

La césarienne de convenance concerne les césariennes qui ne sont pas motivées par une raison médicale. Elle peut être demandée par certaines femmes qui redoutent l’accouchement ou souhaitent préserver leur périnée. La plupart des établissements refusent de la pratiquer en raison des risques encourus.

Ce qu’il faut savoir afin de prendre un décision éclairée, c’est que la césarienne est une intervention de routine mais n’en demeure pas moins une intervention chirurgicale. Les suites opératoires peuvent être douloureuses dans les jours qui suivent et permettent une moins bonne mobilité pour vous occuper de bébé. Plus vous vous mobiliserez tôt, moins les suites seront difficiles.

Il faut également avoir conscience des risques de la césarienne, en particulier pour les grossesses ultérieures. Ce qui explique que ce mode d’accouchement soit réservé aux situations qui ne laissent pas d’autres choix :

  • la rupture utérine : la cicatrice laissée par la césarienne au niveau de l’utérus peut se rouvrir lors d’une grossesse ultérieure. Plusieurs études analysent que 90% des ruptures utérines surviennent sur utérus cicatriciel. Le CNGOF quant à lui (Collège national des gynécologues et obstétriciens français) évoque un taux de rupture utérine situé entre 0,1 et 0,5 % en cas d’utérus uni-cicatriciel. Cela signifie qu’environ une patiente sur 1000 ayant déjà eu une césarienne aura une rupture utérine. En revanche, en prenant toutes les ruptures utérines, sur 100 patientes, 90 ont déjà eu une césarienne.

 

  • Les anomalies de placentation : placenta accreta, increta ou encore percreta. Le placenta s’insère plus ou moins profondément dans l’ancienne cicatrice de césarienne au niveau de la cavité utérine. Le risque principal est l’hémorragie de la délivrance et nécessite à nouveau une césarienne sous haute surveillance. Ces anomalies concernent 2 à 3% des patientes ayant eu une césarienne.

Evidemment, ne vous affolez pas si vous avez déjà eu une césarienne ! Dans la majorité des cas tout se passe bien lors des grossesses ultérieures et cela explique pourquoi au-delà de la deuxième césarienne, tous les accouchements sont pratiqués par césarienne. Néanmoins ces données doivent vous permettent de réfléchir si vous souhaitez une césarienne de convenance afin de prendre votre décision en connaissance de cause.

Recommandations de la Haute Autorité de Santé concernant la césarienne programmée à terme
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