Hémorragie du post-partum

L’hémorragie du post-partum (HPP) est la complication la plus redoutée après l’accouchement, c’est aussi la plus évitable.

Urgence obstétricale par excellence, l’hémorragie est la première cause de mortalité maternelle dans les pays à revenu faible et la cause principale, de près d’un décès maternel sur quatre, dans le monde (chiffre OMS recommandation 2014).

L’HPP survient globalement dans 5% des accouchements. (JGOBR : épidémiologie de l’HPP)

La mortalité maternelle par hémorragie obstétricale a diminué en France (actuellement 1,6 décès/100 000 naissances vivantes), mais elle demeure la première cause de décès maternel (16 %), et la plus évitable (80 %).

 

Définition de l’hémorragie du post-partum

L’HPP est définie classiquement par une perte sanguine supérieure ou égale 500ml dans les 24 heures qui suivent l’accouchement, et ce quelque soit la voie d’accouchement (voie basse ou césarienne)

L’HPP englobe donc toutes les pertes sanguines excessives, qui surviennent juste après la naissance de l’enfant et dans les suites immédiates, quelqu’en soit la cause.

 

Causes de l’hémorragie du post-partum

Après la naissance de votre enfant, s’ensuit la délivrance : c’est à dire l’expulsion du placenta.

Une fois le placenta décollé, l’utérus se contracte afin d’éviter un saignement excessif.

Un utérus atone (qui se contracte mal) est responsable d’hémorragie dans la moitié des cas.

Les plaies de la filière génitale (déchirure du col, déchirure périnéale) sont la deuxième cause majeure. Une rétention de tissu placentaire, des troubles de la coagulation chez la mère, peuvent également être à l’origine d’une HPP.

 

Prise en charge de l’hémorragie du post-partum

La prise en charge se fait par une équipe multidisciplinaire qui comprend au minimum l’obstétricien, l’anesthésiste et la sage-femme.

C’est une prise en charge qui se doit d’être rapide et se fait par palier. De l’administration d’utérotonique (médicament permettant à l’utérus de se contracter pour ne plus saigner) à l’hystérectomie (ablation de l’utérus) en dernier recours.

L’HPP peut nécessiter également la transfusion de culots globulaires pour pallier aux pertes sanguines trop importantes.

 

Comment en tant que patiente je peux prévenir une hémorragie 

Un suivi de votre grossesse est capital. En effet certaines situations de la grossesse sont connues comme étant à risque majeur de faire une hémorragie : un antécédent d’hémorragie, un utérus distendu par une grossesse multiple ou un gros bébé, une grande multiparité (un grand nombre d’accouchement)…

Une grossesse bien suivie permet donc à l’équipe qui s’occupera de vous d’anticiper le risque hémorragique et de vous prendre en charge de manière plus efficiente.

Prévenir l’anémie de fin de grossesse, est l’enjeu majeur, entre les mains de chaque patiente.

L’HPP reste imprévisible, on ne peut que se préparer à la prendre en charge. Les équipes médicales ont pour cela des protocoles, chaque corps de métier joue sa partition, chaque corps de métier se forme régulièrement et met à jour ses compétences.

De votre coté, la complémentation en fer pendant la grossesse est capitale, cela évitera l’anémie, et permettra à votre organisme de mieux tolérer une perte excessive de sang, et parfois même d’éviter une transfusion.

 

Référence :

C. Deneux-Tharaux, M.-P. Bonnet, J. Tort, Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, Volume 43, n° 10, pages 936-950 (décembre 2014), Epidémiologie de l’hémorragie du post-partum.

World Health Organization WHO recommendations for the prevention and treatment of postpartum haemorrhage  Geneva: World Health Organization. Department of making pregnancy safer (2014)

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